Des petites billes de plastique qui envahissent les plages du monde entier
Vous avez peut-être déjà observé ces petites billes de quelques millimètres ramenées par les vagues le long des plages. Souvent confondues avec des coquillages ou des grains de sable, ces « larmes de sirènes » sont en réalité des Granulés Plastiques Industriels (GPI).
Il s’agit de la matière première utilisée dans l’industrie plastique pour fabriquer tous nos objets plastiques du quotidien (jouets, bouteilles, ustensiles de cuisine...).
De leur fabrication à leur acheminement vers les usines où ils seront fondus et assemblés, ces granulés, très légers, pourront s’éviter, tomber, et ainsi se retrouver dans la nature lorsque les sites de fabrication ne sont pas équipés pour empêcher cela. Une fois dans l’environnement, il n’est plus possible d’agir, du fait de leur taille. Ces microplastiques, extrêmement persistants , peuvent être facilement ingérés par un grand nombre d’organismes vivants, directement ou par le biais de la chaîne alimentaire. C’est donc un véritable fléau pour nos écosystèmes.
Le Ministère de la Transition Écologique (donc l’État) a déjà communiqué officiellement sur ce fléau : en 2021, il indiquait que « Chaque année en Europe, 41 000 tonnes de granulés de plastiques industriels (265 000 granulés par seconde), soit l 'équivalent de 11,5 milliards de bouteilles en plastique, sont rejetés dans l’environnement et notamment sur nos plages, puis en mer. »
Le décret d’application de la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (AGEC) concernant la lutte contre les granulés plastiques industriels dans la nature (paru en 2021), impose bel et bien en France l’obligation pour tous les sites de production , de manipulation et de transport des granulés de plastiques industriels d’adapter leurs équipements et de mettre en place des procédures pour empêcher leur fuite dans la nature. Cela peut se traduire, par exemple, par l’installation de filtres ou de systèmes permettant de confiner et de ramasser les granulés au sol.
Malheureusement, cette action reste encore insuffisante à l’échelle internationale car les procédures visées dans le décret ne s’appliquent pas en dehors du territoire français, et sont insuffisantes pour prévenir les autres causes de pollution telles que les pertes de conteneurs.
L’ONG Surfrider Foundation a ainsi appelé des actions d’activisme pour interpeller l’industrie pétrochimique et demander des mesures plus contraignantes à l’échelle européenne afin d’empêcher la survenue de ces marées blanches de granulés plastiques. Pour enrayer cette pollution, Surfrider propose de pénaliser les rejets de ces granulés de plastique dans l’environnement et d’imposer, en cas d’accident, la déclaration immédiate et le nettoyage de la zone polluée. L’ONG demande également à ce que soient refusés les permis autorisant les nouvelles infrastructures pour augmenter la production de plastique en Europe.
Des concertations ont lieu en ce moment même dans le cadre du Traité mondial sur la pollution plastique , dont la France accueillera une session au printemps. Christophe Béchu, Ministre de la Transition écologique, a assuré qu’il « pousserait sur ce sujet » au moment des négociations intergouvernementales.
Vous pouvez agir avec nous !
De notre côté, au sein de l’association Mare Vivu, grâce à l’aide de signalisations citoyens , nous avons effectué un travail d’inventaire des plages impactées par la présence de granulés plastiques industriels en Corse, de manière à pouvoir soutenir par des données de terrain concrets les revendications déposées dans le cadre de ces négociations internationales.
Si vous constatez la présence de ces granulés plastiques sur nos plages insulaires, n’hésitez pas à nous le signaler par mail, afin d’ajouter ce site à notre cartographie de suivi.
Pour ce faire, merci de nous envoyer à riparu@mare-vivu.org :
- La date d’observation des GPI
- Les points GPS du site
- Une photo/vidéo des GPI se manifeste
Les médias en parlent
Vert Eco : Granulés plastiques sur les plages : un « cauchemar environnemental » – vert.eco